Login

Lentille : maîtriser l’enherbement grâce à des solutions bas intrants

De nouvelles variétés de lentille plus résistantes au froid sont en test dans l'objectif d'avancer la date de semis et d'éviter ainsi les fortes chaleurs au moment de la floraison.

Alors que peu d’herbicides sont homologués sur la lentille, des solutions à bas intrants se développent pour lutter contre l’enherbement, particulièrement dommageable à la culture.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Une fois que les adventices ont pris le dessus sur la lentille, il est souvent trop tard pour agir. Certains leviers existent pour ne pas en arriver à ces situations extrêmes. Le semis direct sous couvert en fait partie. « Il s’agit de semer un couvert de printemps en automne dans l’objectif que celui-ci soit détruit par le gel hivernal plutôt que par le glyphosate, puis de semer directement la lentille au mois d’avril dans ce mulch », explique Patricia Tyssandier, ingénieure du réseau Dephy à la chambre d’agriculture de la Haute-Loire.

L’autre avantage du couvert est de diminuer le taux d’azote assimilable dans le sol favorisant ainsi la formation des nodosités de la lentille et donc sa capacité à se nourrir. Le taux d’azote assimilable doit être inférieur à 50 unités par hectare pour que les nodosités se forment correctement.

Désherbage mécanique

Pour lutter contre l’enherbement, d’autres techniques à bas intrants sont testées telles que le désherbage mécanique, en complément ou en remplacement du désherbage chimique. Dans des essais menés en 2020 par l’ODG Lentille verte du Puy et la chambre d’agriculture de la Haute-Loire, deux passages de roto-étrille ont permis d’obtenir 80 % d’efficacité sur la gestion des mauvaises herbes, soit plus qu’un passage d’outil de désherbage mécanique (herse étrille ou roto-étrille) associé à un traitement chimique de prélevée (environ 55 % d’efficacité). « Quel que soit l’outil utilisé, il faut le manier avec délicatesse et attendre que la lentille ait atteint le stade 4 ou 5 feuilles avant de s’en servir », précise toutefois Patricia Tyssandier. Le désherbage mécanique reste par ailleurs tributaire des conditions climatiques.

Optimiser la couverture du sol

Un autre levier est de cultiver la lentille en association avec de la cameline ou une céréale. Plus un sol est couvert, moins les mauvaises herbes disposent d’espace pour se développer. Il faut cependant veiller à ne pas créer un rapport de force trop important entre la lentille et la culture associée. Celui-ci serait défavorable à la lentille. « La densité de semis lors des associations ne doit jamais dépasser les 60 kg/ha pour l’orge ou les 30 kg/ha pour l’avoine », illustre Eva Fichet, ingénieure du réseau Dephy à la chambre d’agriculture du Cantal. La lentille, quant à elle, doit conserver la même densité de semis que si elle était cultivée seule.

En créant de la diversité sur la parcelle, l’autre avantage de l’association est de déjouer les attaques de bruche, un ravageur qui cause beaucoup de dégâts sur la lentille.

Enfin, en cas d’échec du désherbage, le fauchage-andainage peut être envisagé pour dessécher les adventices et limiter les impuretés à la récolte. Cette technique peut aussi être préconisée pour avancer la date de récolte en prévision de mauvaises conditions météorologiques.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement